Richard Dean Anderson: « Une trop brève escale à Paris »

                                                        

Qui a dit que Richard Dean Anderson faisait partie du passé ?

Il n’a jamais été aussi populaire et adoré par des fans qui lui sont fidèles parfois depuis plus de trente années, bien qu’il n’apparaisse plus sur nos écrans de télévision. Nous pouvons remercier les « rediffusions » qui nous offrent ses excellentes prestations dans la peau ô combien charismatique de MacGyver ou O’Neill (avec deux « L »). Elles font même et toujours gonfler les rangs des fans qui se révèlent être de plus en plus jeunes. Car, ne nous y trompons pas, le succès international de ces deux séries cultes (MacGyver et Stargate SG1) n’aurait sans doute pas été aussi fulgurant sans la présence de Richard – bien que celui-ci le réfute totalement et avec humilité – nous en sommes tous parfaitement convaincus.

Quelques dizaines de milliers de participants se sont pressés pour rencontrer, lors de cette unique journée du 4 février 2018 à la Convention Paris Manga, un homme avec un cœur gros comme ça ! L’attente était longue mais le plaisir était palpable parmi tous les gens réunis par ce même rêve. La première rencontre est une source d’émotion intense que nombre de chanceux partagent largement sur les réseaux sociaux depuis que Richard a accepté de participer à des Conventions il y a une douzaine d’années à peine. Et une première rencontre reste rarement la dernière. Lorsque l’on a gouté à la gentillesse, l’humour, l’adorable sourire de Richard et son incontestable empathie, il est bien difficile de ne pas vouloir retrouver ces sensations extraordinaires une nouvelle fois.

– SEANCE AUTOGRAPHES –   

10h30, ce dimanche matin, Richard entame sa journée-marathon. Tous unis dans un même élan de ferveur, nous avons commencé à nous placer dans la file d’attente pas moins de deux heures avant son arrivée, pour être les premiers ! Grand bien nous en a pris, car la foule compacte et impatiente s’est rapidement concentrée dans une seule direction : la table des autographes de Richard Dean Anderson ! Il lui a suffi d’écarter le rideau noir qui le séparait de sa loge pour qu’un même « cœur » d’applaudissements cadence son arrivée. Comme à chaque fois, son sourire a immédiatement enchanté les centaines de regards tournés vers lui.

« No gift » était inscrit sur un petit écriteau posé sur le bureau qui l’accueillait pour deux bonnes heures de dédicaces intensives. Richard n’a pas hésité à nous faire comprendre, en mimant un sourire triste sur sa bouche, qu’il en était désolé. Il connaît si bien ses fans et leur désir de lui faire ces petits présents dans lesquels ils mettent leur amour et leur reconnaissance, que cet avertissement embarrassant à l’attention de ses « amis français » le peinait autant que nous. Mais il est évident qu’une malle supplémentaire remplie de cadeaux de toutes tailles, aurait été une source de tracas pour son retour en avion à Los Angeles.

Lorsque vint mon tour, je lui rappelai que j’étais l’auteure de sa biographie en français. Il eut un sourire délicieux et m’annonça que « mon livre était toujours en bonne place sur son bureau chez lui à Los Angeles mais, hélas, il lui était impossible de le lire » (il ne parle pas français). Lui précisant que la traduction était en bonne voie et sans doute terminée avant la fin de l’année,  il me confirma « qu’il avait hâte de pouvoir enfin la lire« . Je ne pus résister à l’envie de prendre sa main et d’y déposer un baiser.

« C’est vraiment un amour ! » s’était exclamée Sabrina en sortant de la zone de dédicaces encore toute tremblante d’émotion. J’étais totalement d’accord avec elle ! Nous étions un groupe d’amis et nous avions l’air de huit comparses totalement infantilisés. Mais qu’importe, c’est tellement bon de retrouver son âme d’adolescent!

– CONFERENCE –

En route pour la suite du programme : la Conférence de Richard. Elle devait avoir lieu vers 13h30. Nous avions du temps devant nous, mais nous prîmes donc le parti de rejoindre immédiatement l’espace Sci-Fi où, déjà, des sièges étaient occupés. Nous étions presque certains que ces personnes ne bougeraient pas de leurs places aux premiers rangs, jusqu’à l’intervention de Richard. Ils étaient là pour lui, cela ne faisait aucun doute. Nous dûmes nous contenter du 4e rang non sans une certaine déconvenue. Notre photographe attitrée, Sandrine, occupait le siège au bout de la rangée afin de pouvoir utiliser son appareil-photos, sans être gênée par les têtes des rangs devant nous. Tout semblait aller pour le mieux. Les minutes tournaient et l’écran projetait des images que nous regardions par intermittence et sans réel intérêt, attendant avec patience celui qui n’en finissait pas de signer des centaines d’autographes. En regardant dans sa direction, la file d’attente semblait ne jamais s’amoindrir. Les fans étaient si nombreux que les organisateurs furent contraints de demander à Richard de prolonger cette première séance de dédicaces, ce qu’il accepta bien sûr sans hésitation. Ainsi, il réduisait son temps de pause repas d’une bonne heure, mais le triomphe de ses trop rares apparitions en France est à ce prix ! Il avait un programme – très chargé – à tenir, et il ne se défilerait pas, sinon il ne s’appellerait pas Richard Dean Anderson !

Enfin, les minutes nous rapprochaient peu à peu du moment tant attendu. Les sièges étaient à présent tous occupés. Les fans se pressaient dans tous les coins de l’espace Sci-Fi, partout où il était possible d’avoir une petite chance d’apercevoir celui pour qui ils avaient fait parfois plusieurs centaines ou milliers de kilomètres. L’endroit était noir de monde.

Il était enfin l’heure d’accueillir Richard. Le présentateur et organisateur de l’événement vint enfin sur scène pour annoncer celui qu’il n’était pas nécessaire de nommer tant la ferveur du public était déjà à son maximum. Mais le paroxysme fut atteint dès que Richard apparut, car l’ovation qui lui fut faite dépassa l’entendement ! Son étonnement et son émotion face à cette nuée ardente furent bien réels. De mémoire de 25 années de Paris Manga, rien de tel n’avait jamais été enregistré, cela fut confirmé par l’organisateur lui-même. Les cris de joie, les applaudissements debout et les flashs fusaient de partout.

Puis le calme revint. Le temps de la Conférence était court, chronométré même car, à quelques pas de là, la file d’attente de la session de photos avait déjà pris ses marques. Juste le temps de cinq ou six questions à peine et Richard devrait quitter la scène. Comme à son habitude, son charisme opéra et nous fûmes tous sous son charme durant son intervention. L’humour comme cheval de bataille, il nous enchanta par ses réponses savoureuses. Notamment à la question d’un fan concernant la politique de son pays, il nous présenta « ses excuses pour avoir un président idiot, incapable et fou ». Comme tout le monde s’y attendait également, il dut subir l’épreuve du reboot de MacGyver. Une mimique « spéciale Richard » à nulle autre pareille entraina un fou-rire général complice de la part de tous les spectateurs. Mais il resta « polite and professional » (dixit Richard) pour confirmer que la série ne correspondait absolument pas à « la marque de fabrique Macgyver » mais plutôt à une série policière basique et à l’opposé de la série dans laquelle il jouait. Ce à quoi le public, d’une seule voix, a accueilli ses paroles par des applaudissements soutenus. Quant à la question concernant ses scènes préférées avec Amanda Tapping (Sam Carter dans Stargate SG1), nous nous attendions bien sûr à la réponse qu’il allait faire : « Kissing (l’embrasser) » avec un sérieux désopilant et communicatif, en ajoutant avec humour « don’t tell her husband (ne le dites pas à son mari). ». Hélas, le temps imparti était écoulé, mais Richard ne voulait pas quitter ses « french friends (amis Français) » comme il disait et obtint une petite rallonge de quelques minutes pour deux ou trois questions supplémentaires. 

La Conférence se termina sur une nouvelle ovation titanesque dans une salle debout et qui réclamait encore sa présence à laquelle il était contraint de se soustraire. Et tout ce monde allait quitter son siège pour gonfler la faramineuse file d’attente qui se tenait devant le studio-photo. Une minuscule pincée de secondes de bonheur capturée, à tout jamais, sur du papier glacé par un photographe professionnel… Plus de six cents personnes réalisaient une sorte de farandole qui zigzaguait entre les couloirs d’attente et s’étendait bien au-delà des limites prévues.

– SEANCE PHOTOS-

Notre petit groupe était parvenu à se faufiler assez rapidement jusqu’à l’extérieur de l’espace Conférence Sci-Fi. Nos pass-VIP autour du cou nous accordaient quelques facilités très appréciables dans les files d’attente. La distance se raccourcissait finalement assez vite. Nouveaux battements de cœur crescendo pour chacun de nous au fur et à mesure que nos pas nous conduisaient à lui. Cette sensation de vivre un moment unique où un cliché va offrir cette impression d’être seul au monde avec Lui ! Comment se placer ? Quelle réaction va-t-il avoir ? Et puis, tout est parfait et se déroule comme dans un rêve… un rêve de dix secondes à peine. C’était la troisième fois que je participais à une séance photo avec Richard. On croit y être habitué et y aller sans crainte, mais c’est faux. Chaque fois est une première fois… Une pose rapidement trouvée, serrés l’un contre l’autre et c’est déjà terminé. Mais, il m’attira à nouveau à lui pour reprendre la pose en annonçant au photographe « one more… for me… with my darling »… Emotion… Je le remerciai en bafouillant dans un anglais qui laissait à désirer.

– STAND SEA SHEPHERD : REMISE DE DON –

                                                                                            Mehdi et moi

Après la séance photos, j’avais un peu de temps pour rencontrer un des responsables de Sea Sepherd France, présent ce dimanche, Mehdi. A notre arrivée le matin à 8h30, nous avions pris nos quartiers aux abords du stand de l’organisation. L’avantage est qu’il se trouvait juste en face de la table des autographes, du studio de photo-shooting et aussi près de l’espace de Conférence Sci-fi, nos centres d’intérêt étaient donc concentrés dans un mouchoir de poche. Une douzaine d’exemplaires de mon livre « Richard Dean Anderson, d’Esprit et de Cœur », apportés pour cette occasion unique, avaient trouvé leur place dès le samedi, parmi les objets proposés par l’association. A cette heure de l’après-midi le dimanche, tous mes livres avaient été vendusJ’étais ravie et fière, car le don que j’allais faire à Sea Shepherd allait être plus important que prévu. J’espérais, depuis ce matin, que Richard viendrait faire un tour au moment même où je remettrais mon chèque à Mehdi. Mais, son programme intensif rendait totalement impossible toute spéculation à ce sujet. Et je reconnais à présent que ce désir égoïste était un péché d’orgueil bien mal placé de ma part. Richard s’est effectivement rendu à la rencontre des membres bénévoles de Sea Shepherd à la fin de sa très longue journée, pour les saluer et discuter quelques minutes avec tous. Il n’aurait manqué cela à aucun prix. 

Quelque échanges avec Mehdi, un grand bonhomme très sympathique à l’allure de nounours, et je j’offris à Sea Shepherd un chèque de 330€ pour mes ventes internet + 150€ pour les ventes exclusivement réalisées sur le stand, précisant que cette remise de don était faite au nom de tous les acheteurs de mon livre, sous l’œil attentif des appareils photos du groupe. Mehdi me remercia au nom de l’association, mais je comptais bien vendre encore d’autres livres en faveur de Sea Shepherd. Il me précisa qu’il ferait rédiger un article sur le site officiel avec la photo de la remise de mon don. Quelle agréable surprise pour moi, je le remerciai à mon tour. 

Je dois ajouter que j’ai été extrêmement émue lorsque des personnes m’ont demandé un autographe. C’était surprenant, je me suis sentie très maladroite en tentant de signer mon nom. Les dédicaces, c’est l’apanage des artistes comme Richard, moi je n’étais pas préparée à ce genre d’exercice. Mais, j’avoue quand même que c’est très agréable, non pas uniquement de signer mon livre, mais surtout d’entendre les félicitations de ceux qui l’ont lu. C’est un vrai bonheur de savoir que mon travail permet aux lecteurs de connaître mieux Richard, d’apprendre et comprendre sa vie et d’apprécier plus encore l’homme exceptionnel qu’il est.

                        Les bénévoles de Sea Shepherd France (dont mon Amie Carole à l’extrême gauche) et moi

– MEET AND GREET –

Très vite, nous fûmes invités à nous rendre à l’emplacement où les participants au « meet&greet » allaient être accueillis. Presque immédiatement, nous disparûmes derrière le grand rideau noir. Décor et ambiance peu enclins à discuter en petit comité… Le brouhaha à l’extérieur promettait des minutes – pourtant privilégiées – difficilement profitables. Si la gestion de la session-photos était parfaite, celle du meet&greet laissait à désirer et plus encore lorsque l’on vint nous annoncer qu’elle ne durerait que dix minutes au lieu des vingt initialement prévues ! Notre moment de convivialité tant attendu allait être balayé, lui aussi, par la diabolique machination du temps ! Mais Richard apparut sur le pas de la porte et notre déception s’envola instantanément.

Magnanime, il nous fit signe de nous rapprocher le plus possible autour de la table. Il fallait bien ça pour espérer entendre nos discussions. Une traductrice se plaça à côté de lui pour nous aider, a priori. Mais, il s’avéra assez rapidement qu’elle était un peu « dépassée », sans doute la fatigue d’un long week-end harassant (pour rester « polite and professional » comme dirait Richard). Il comprit peut-être bien avant nous cet état de fait, car il nous interrogea pour savoir qui comprenait l’anglais et qui ne le parlait pas. La majorité d’entre nous pouvait se débrouiller mais pas tous. Il sembla que cette notion soit passée inaperçue par la traductrice.

« Qui commence », demanda Richard ? Je pris donc l’initiative, car j’avais une question à propos de son engagement, il y a quelques années, au sein de « Waterkeeper Alliance » (l’autre association qu’il défend depuis très longtemps et pour laquelle je reverse régulièrement des dons). Lorsque Richard avait participé au programme « Earth River Expeditions » avec Eric Hertz pour le compte de National Geographic, il avait eu une expérience particulière, en septembre 2001, avec la descente du Yang-Tsé et sa rencontre avec le Tibet l’avait transformé. Je voulais qu’il nous parle de son ressenti. Je souhaitais aussi savoir s’il avait pu y retourner ou s’il espérait le faire dans l’avenir. Avec difficulté – avec le brouhaha extérieur incessant – Richard finit par comprendre ma question et, par le même chemin chaotique, sa réponse me parvint en retour. Il était quasiment impossible pour lui de retourner au Tibet à cause des problèmes politiques avec la Chine. Par contre, il avait reçu, il y a peu, une proposition pour retourner au Chili pour une nouvelle expédition sur le Rio Futaleufu. Il avait très envie d’accepter d’y participer, car il avait adoré ces expéditions par le passé.

Il n’y eut le temps que pour deux ou trois autres questions. Déjà, une incursion dans notre petit salon nous rappela qu’il fallait arrêter car les fans s’impatientaient pour obtenir leur dédicace. Comme à son habitude, Richard souhaitait prolonger notre discussion et nous montra son désarroi ; nous ne voulions pas partir aussi vite non plus. Mais il comprenait tout de même qu’à l’extérieur, une foule attendait son instant de bonheur inoubliable !

C’était fini, nous retournions d’un pas non réellement décidé vers la réalité de l’autre côté du grand rideau noir. En une fraction de seconde, la vague de fans le happa dans un élan de joie et nous dûmes la lui céder. Richard n’était plus à nous, il l’avait été durant une quinzaine de minutes à peine. Nous garderions néanmoins le souvenir d’une jolie complicité, l’espace d’une subreptice dimension parallèle la plus agréable qui soit…

– EPILOGUE-

Les portes de Paris Manga allaient devoir se refermer et pourtant Richard n’était pas au bout de ses peines. Inconcevable pour lui de décevoir ses fans, cela ne faisait pas partie de son vocabulaire. Ainsi, il resterait jusqu’à la dernière dédicace si patiemment attendue par la personne au bout de la file, dut-il y passer la nuit ! C’est cela aussi Richard Dean Anderson ! Un homme infiniment respectueux de ceux qui l’aiment, même s’il en allait de sa propre santé. Et l’on peut dire que cette journée-marathon n’aurait sans doute pas été effectuée avec autant de sourires et de bonne humeur par n’importe quel autre artiste !

Ainsi s’achève le périple de notre petit groupe d’amis à Paris Manga, un groupe d’amis réunis grâce à Richard Dean Anderson : appelons-le « le faiseur d’amitié ». Mais pas seulement. Richard nous donne l’envie de nous dépasser pour sa gentillesse et sa bonne humeur, son humour et sa simplicité.

Grâce à lui, j’ai ouvert les yeux sur la nécessité de faire ma petite part pour l’environnement, comme le petit colibri de la légende amérindienne (souvent racontée par Pierre Rabhi), ce minuscule oiseau qui, avec son petit bec apportait goutte par goutte  de l’eau pour éteindre un incendie de forêt. Devant les moqueries des autres animaux qui restaient sans bouger, il disait : je fais ma part…

A méditer….  

Richard Dean Anderson à Paris Manga : 04/02/2018:
« Une trop brève escale à Paris » ©Dominique Guenin

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