Sujet :
« Alors que le Pharaon Amasis monte sur le trône d’Egypte en -571 dans la ville de Saïs, une inconnue dépose un bébé au pied de la statue de Neith, Déesse de la ville et mère du monde. Il est recueilli par Hérihor, médecin du roi, qui va lui donner le nom de Neferher et l’élever comme son propre fils ; il va lui enseigner l’art de la médecine dont il est le plus illustre représentant.
On retrouve Neferher quelques années plus tard, c’est un beau jeune homme, qui démontre des dons incontestés pour la médecine et reçoit à son tour le titre suprême de Médecin de Pharaon. Même s’il mène une vie privilégiée, il n’a de cesse de s’interroger sur ses origines.»
Soyez prêts à vous rendre à l’époque de la XXVIe Dynastie égyptienne?
Mon avis:
Mon deuxième livre de Jean-Jacques Zeis. Je dois dire que c’est à nouveau un grand chef d’œuvre littéraire pour moi ! J’ai tout de suite été embarquée avec plaisir au cœur de l’Egypte de la XXVIe Dynastie (VIIe siècle av JC pour nous) durant le règne du pharaon Amasis (Amôhsis II – règne de -571 à -526) qui a sa résidence à Saïs en Basse-Egypte. (rf: Saïs est réputée pour avoir l’une des bibliothèques les plus riches du pays et l’école de médecine la plus célèbre – source Wikipedia)
C’est l’histoire de cet homme, Neferher, dont le statut social est l’un des plus élevés puisqu’il est le médecin personnel de Pharaon – et le meilleur dit-on (après son maître Hérihor que la vieillesse contraint à cesser son activité).
Mais c’est pourtant l’histoire d’un orphelin à la recherche de son identité tout au long de sa vie. Car, même si Hérihor l’a élevé comme son propre fils afin de lui offrir le plus brillant avenir, même s’il est pétri de loyauté envers les dieux et en particulier Neith, la déesse à laquelle il a été confié à la naissance et qu’il honore et prie chaque jour, Neferher reste un enfant sans racine et cette béance dans l’âme lui pèse de plus en plus. Jusqu’au jour où… mais je ne vous dirai rien, vous le découvrirez vous-même en lisant ce livre.
C’est aussi l’histoire de la valeur intrinsèque de ce jeune homme qui a travaillé dur, apprenant sans relâche pour atteindre l’excellence dans son domaine, tout en étant d’une moralité sans faille, fidèle à l’enseignement de ses pairs auxquels il voue un respect et une reconnaissance infinis. Je retrouve là les mêmes préceptes que dans « Le pin, le prunier et le bambou » le premier livre de Jean-Jacques Zeis qui se situe dans la Chine du VIIIe avant JC, où la valeur d’un homme s’attache à ses actes et non à sa naissance. Je ne pense pas me tromper en disant que c’est une notion essentielle pour l’auteur qui la développe avec talent et délicatesse.
Enfin, c’est une histoire de tous les jours dans cette époque lointaine qui nous est chère et nous fait rêver, l’Egypte ancienne, chère par son Histoire et par les beautés qu’elle nous a laissées au fil du temps, une multitude d’écrits au travers de ses vestiges qui retracent la vie de cette période, néanmoins encore énigmatique sur bien des points.
Avec ce livre, on touche du doigt cette civilisation riche et complexe. Ce récit est d’une telle richesse avec toutes les couleurs, les odeurs, les atmosphères, l’architecture, les paysages et moult détails sur cette époque incroyable ! Les personnages sont minutieusement ciselés et tout est magnifiquement rendu sous la plume de l’auteur. Loin de « nous imposer » les déroulés des grandes cérémonies dédiées aux dieux et déesses ou les compositions de potions et autres remèdes comme les soins dispensés aux malades, ce livre est d’une fluidité de lecture admirable.
J’aime le style de Jean-Jacques Zeis, ses phrases sont imagées et poétiques, jamais surchargées, toujours délicieusement construites et transportent sans heurt à des milliers d’années dans le passé (et dans son imaginaire aussi bien sûr) avec grâce et plaisir.
Je recommande ce livre à 100%.