« Les volets clos » par V. Maroah

4e de couverture:

« L. – de sexe masculin –, vit seul – en tout cas physiquement – dans sa maison isolée, en pleine campagne, au bout d’un chemin de terre, au fond d’une impasse. De janvier à mai deux mille vingt, son quotidien, ou tout au moins ce qu’il en livre, s’expose à la vue du lecteur. Vacuité d’une existence, grands et petits riens du quotidien, projets remis au lendemain, conversations surréalistes se télescopent avec humour et gravité.
Un voyage immobile au cœur de la condition humaine, mais aussi une ouverture sur le monde. Un arrêt sur le temps dans un contexte où le temps se fige.
Un peu comme s’il suffisait d’appuyer sur la touche « pause » de la télécommande pour que tout s’arrête. Sauf qu’en réalité, tout continue

Et vous, c’était comment ? 

Mon avis:

Tout d’abord, je ne savais pas de quoi parlait ce livre. J’avais écouté la directrice de publication de Red’Active, lors d’une conférence, en parler des mots simples et passionnés qui avaient piqué ma curiosité. Alors, comme à mon habitude lorsqu’on titille ma fibre lectrice, j’ai foncé.

Alors, j’ai ouvert ce livre et je me suis raidie tout à coup « Non, ce n’est pas possible, un livre sur le confinement! ». D’instinct, j’ai eu envie de laisser tomber et de prendre un autre livre. Néanmoins, connaissant maintenant un peu mieux les valeurs de cette maison d’édition, je me suis dit que ce livre devait avoir forcément quelque chose d’autre…

Et grand bien m’en a pris. Car je me suis plongée dans ce livre et en quelques jours, je suis arrivée au bout presque sans m’en rendre compte, tant j’ai été « prise » par le récit de cet inconnu (L – de sexe masculin), qui n’a tout simplement rien à faire de ses journées et qui, pourtant, en a tellement à dire !

Cet homme lambda se parle à lui-même, comme s’il écrivait un journal (ce qu’il décide tout de même de mettre en pratique un peu plus tard), il parle de sa vie quotidienne qui n’a rien d’extraordinaire mais il instille des petites touches de valeurs à tous ses gestes anodins. Sa routine avant le confinement se prolonge pendant – et scrupuleusement dirais-je – mais elle prend une dimension qui rime avec dérision. C’est fou ce que cet homme use comme énergie pour ne rien faire et même pour procrastiner ! Peu à peu, au fil des pages, j’ai eu l’impression d’être dans les mêmes pièces que lui et de le suivre pas à pas.

Il ne donne jamais l’impression de s’ennuyer, alors que les jours défilent et se ressemblent. Le récit est pourtant plein d’humour, l’écriture de V. Moroah se calque sur la voix du personnage qui se parle à lui-même avec le vocabulaire du quotidien (ce qui est tout de même un joli tour de force pour un auteur). Mais le ton n’est pas qu’humoristique, il est aussi assorti d’une palette de sensations et sentiments qui ont marqué cette période spéciale : questionnement, doute, ennui, désespoir, une certaine forme d’introspection en tout cas comme la perte des repères temporels parfois où chaque jour semblait être un dimanche sans cesse renouvelé (je le suppose car je n’ai pas été confinée pour ma part, étant dans le milieu médical, j’ai continué à travailler).

J’ai remarqué, dans certains passages, une forme de parodie de ce qu’on vécu les gens durant cette période, lorsqu’ils déployaient – sur les réseaux sociaux notamment – leurs soudaines envies de cuisiner, de jardiner, d’écrire, de peindre, de faire du sport, de faire des choses qui changeaient de leurs habitudes « d’avant » confinement. L’auteure le traite avec humour pendant que son personnage, lui, se prend vraiment au sérieux.   

Une lecture atypique, mais une belle découverte.

 

Quelques infos:

V. Moroah chez Red’Active

V. Moroah sur Facebook

Site internet des Éditions Red’Active :  

www.redactiveeditions.com

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