4e de couverture:
« Marseille, 1922 – Jeanne Castel et son fils Gustave, dix ans, embarquent sur le Formosa qui les emmènera en Argentine où une vie pleine de promesses les attend.
Aujourd’hui – Quelques mois après avoir découvert les cahiers de son arrière-grand-père dans le grenier familial, Lola prend place dans un avion à destination de Buenos Aires. Un périple qu’elle entreprend sur les traces de son aïeul, Gustave Castel.»
Asseyons-nous tranquillement et profitons du voyage
Mon avis:
Un incroyable voyage qui nous mène de Marseille à Buenos Aires en Argentine, en passant par Ushuaia en Terre de Feu. Une quête du passé qui nous imprègne à chaque pas, à chaque image posée sur chaque phrase. On est embarqués aux côtés de Lola qui s’engage dans une Odyssée aventurière sur les traces de son arrière-grand-père après avoir découvert, par hasard, les carnets qu’il a écrits, sorte de Journaux Intimes qui courent sur une bonne cinquantaine d’années. J’aime particulièrement le contraste entre les endroits que Gustave Castel (l’arrière-grand-père) a connu en Argentine depuis qu’il est arrivé en 1922 avec sa mère Jeanne et ces mêmes endroits foulés par son arrière-petite-fille, Lola, près de cent ans plus tard.
Grâce à l’auteure, on découvre un pays que l’on connaît peu, d’un point de vue historique, géographique et humain. Toutes les informations, nourries par des tonnes de recherches en amont, sont d’une fluidité qui en fait un vrai récit de voyage, la somme de plusieurs vies que l’on découvre pas à pas, mot après mot, débordant de sensations d’un intense vécu. Ce va-et-vient entre les différentes générations est très bien orchestré par de nombreux indices qui nous conduisent comme un fil d’Ariane tout au long du livre.
Les sauts dans les différentes époques (1922, 1936, 1976, 1992, 2020), les noms, prénoms et liens de parentés s’entrecroisent souvent. Mais l’auteure a su faire en sorte qu’on ne s’emmêle pas, elle nous remet subtilement « sur les rails » pour que l’on sache toujours de qui l’on parle et de quand l’on parle. Comme lorsque Lola arrive à Buenos Aires près de 100ans après son aïeul, et qu’elle essaie d’imaginer ces lieux foulés par son arrière-grand-père : des lieux qui existaient et qui n’existent plus, des lieux qui ont évolué et d’autres qui n’ont pas changé, conservant l’empreinte de la présence de cet aïeul. Comme Marie Meyel l’écrit si bien « C’est la pérennité de la pierre ! » (j’aime cette phrase si vraie, les pierres portent en leur sein le souvenir de l’Histoire et des êtres.)
J’ai trouvé très sympathique de rencontrer le jeune Gustave et le Gustave plus âgé, père de famille. C’est amusant et touchant de lire les relations qu’il entretient avec son ami Hippolyte (qui, le premier, a senti son potentiel littéraire), ses premiers pas dans l’écriture, ses doutes, ses erreurs, et ses petites particularités littéraires qu’il met en avant, comme des souvenirs indélébiles qui feront le bonheur de Lola.
Enfin, j’ai aussi beaucoup aimé lire les explications, les supports historiques et géographiques que l’auteure nous livre en fin de livre et qui lui sont aussi très personnels. Et, s’il est encore nécessaire de le préciser alors que cela transpire à chaque page, Marie Meyel aime passionnément l’Argentine et l’Amérique du Sud en général.
Ce livre n’est pas un thriller ou un polar, ni un roman d’action, mais bien un roman contemporain et historique, un témoignage fort et touchant, un récit de voyage et de vie, écrit d’une plume empreinte de sensibilité, une quête de racines, d’un héritage humain émouvant.
Et je dois aussi dire qu’il faut lire ce récit jusqu’à la dernière phrase, puis tourner l’ultime page pour continuer à être surprise. Je ne vous dirai pas pourquoi, mais franchement, j’ai été bluffée.
Merci à Marie Meyel de m’avoir fait voyager aussi loin sans bouger de chez moi.
Un mot encore pour vous parler de la couverture. Je la trouve vraiment magnifique, très originale et tout à fait en harmonie avec le sujet.
« Les carnets Argentins » un livre coup de cœur, que je vous recommande très vivement.