Ma première démarche a été de déposer mon manuscrit (on dit tapuscrit lorsqu’il est dactylographié) dans une société qui protège les droits d’auteurs.
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J’aurais pu l’envoyer à la SGDL, c’était la solution la plus évidente. Mais, ayant déjà protégé des textes de chansons à la SNAC, j’ai donc envoyé un exemplaire de mon livre à cet organisme (qui est tout à fait habilité comme la SGDL, bien qu’il travaille plutôt avec des auteurs de théâtre, des scénaristes ou des auteurs compositeurs).
Une fois cette tâche accomplie, je me suis tout de suite mise à la relecture de mon histoire, juste pour voir si elle tenait bien debout, si les enchaînements étaient logiques et compréhensibles. Et puis, il fallait traquer les fautes de frappe, les fautes d’orthographe, les incohérences linguistiques, les défauts de temps et autres coquilles qui devaient certainement parsemer mes écrits.
Un premier nettoyage a donc été effectué et cela n’a pas été inutile, bien au contraire. J’ai pris un peu plus confiance en ce que j’avais écrit et je me suis donc décidée à chercher des adresses de maisons d’édition à qui envoyer mon « trésor »…
Et j’ai fait ce qu’il ne faut pas faire !! J’ai eu l’audace de vouloir intéresser de grandes maisons comme Gallimard, Albin Michel, Flammarion, J.C. Lattès, Pion… et bien évidemment, j’ai dépensé mon argent en envoi recommandé pour rien ! Personne n’a daigné lire ne serait-ce qu’un chapitre de mon livre et j’ai reçu, plusieurs fois, la sympathique lettre-type qui commence par « nous sommes au regret de vous dire… », qui se poursuit par « notre collection est malheureusement déjà complète » et se termine par « nous vous souhaitons bonne chance dans vos recherches, cordialement… ». Et parfois, je n’ai reçu aucune lettre!
Ont alors commencées de longues semaines de découragement, persuadée que mon « histoire » était nulle, que j’écrivais mal, sans style, sans idée, sans envol… J’avais même laissé de côté l’écriture du 2ème tome que j’avais pourtant commencé dès que le premier avait été terminé.
Mais je ne pouvais plus rester sans écrire aussi longtemps. Alors, peu à peu, j’ai repris mon ordinateur portable et j’ai appelé Gohrmicia et Duist pour qu’ils reviennent auprès de moi et me dictent ce qu’ils avaient à vivre à présent. Au fond de moi, je me sentais mieux. L’écriture étant nécessaire à ma vie, je me suis dit que, si personne ne pouvait apprécier mes histoires, elles me plaisaient à moi! Et pour un auteur, il me semble que cela est primordial, non?
Mais, passés ces durs moments de questionnement personnel, j’ai décidé de faire lire mon livre à ma maman. L’idée n’était peut-être pas la meilleure, pour l’objectivité, mais il fallait que je le fasse.
Ma mère a lu ce livre en un temps record et l’a adoré. Je redis que cela n’était peut-être pas très probant pour savoir si oui ou non mon histoire était d’une certaine qualité, mais cela m’a fait très chaud au cœur. Et lui ayant annoncé que le 2e tome était en cours mais que ma vitesse d’écriture était un peu plus lente que pour le premier (que j’avais écrit en six mois!), elle m’a presque « engueulée », parce qu’elle voulait lire la suite dès que possible. Si bien, que je me suis remise avec attention et assiduité à l’écriture du tome 2 …pour faire plaisir à ma mère…
L’idée de chercher un éditeur a donc refait son chemin dans ma tête et j’ai tenté des adresses plus près de chez moi, sur Marseille et les environs. Mais, là aussi, déception : certaines de ces maisons n’éditaient plus de romans depuis peu ! Une autre n’éditait plus que ses propres auteurs !
Vraiment, il n’y avait plus rien à faire!
Et je venais de terminer mon 2e tome ! Il resterait lui aussi dans un fichier de mon ordinateur portable et sur une clé USB. Et, malgré tout ça, j’avais l’intention d’écrire le 3ème tome ! D’ailleurs, il était déjà commencé depuis une quinzaine d’années. Je l’ai expliqué dans la première page de ce site « balbutiements ». Quelle folie quand même !
Qu’allais-je faire? Je savais que l’Ecriture me suivrait pour le reste de ma vie. J’avais d’autres idées de romans dans ma tête et je voulais tout écrire.
Et pourquoi ne pas créer ma propre maison d’édition, après tout?
Bien sûr, tous les écrits ne sont pas bons, mais il y a sans doute de bons auteurs qui restent dans l’ombre à cause de cette déception. Je pense qu’une personne qui prend l’initiative de vouloir se faire éditer, a tout de même assez d’intelligence et de réalisme pour le faire uniquement si elle est persuadée de ne pas avoir écrit un total navet!