« L’Amicale des vieillards fantastiques » de Bertrand Peillard

Extrait: 

«Vieillir est l’odyssée humaine la plus palpitante et la plus enivrante qui soit. La bonne fortune de poser un pied sur un continent inconnu, vierge, inexploré. L’aubaine de se réformer, de se révolutionner…

Mais, plus que tout, vieillir, se fléchir, se décatir, se racornir, jusqu’au seuil, jusqu’à la limite, c’est avant tout ici-bas, la chance inouïe de refroidir la mort de notre vivant.»

dominique-guenin-auteure-independante-autoedition

RÉSUMÉ :

L’Amicale n’est pas un groupuscule de séniles farfelus, ni une confrérie, encore moins un club, une compagnie ou une société secrète. Sa noble ambition est de ne plus prendre la vie au sérieux, mais d’en rechercher le frisson pour profiter pleinement de chaque seconde avant le grand saut final.

Une ferme, dans le sud de la France où vivent une quinzaine de petits vieux et vieilles, représentant 1114 années de vie à ce jour. Ils ont en commun de vouloir faire un pied-de-nez à la Faucheuse en ne se laissant pas emporter sans avoir savouré chaque goutte de vie.  Malgré les signes du temps visibles sur leurs personnes, ils ont une pêche d’enfer et ne comptent pas laisser leurs corps arthritiques l’emporter sur leurs neurones encore verts.

Mon avis :

Une belle leçon de « devoir savoir vivre » à la sauce Peillard !

On n’a jamais exploré, avec autant de verve, d’humour et de philosophie, et jusqu’à l’extrême, le mystère de la vieillesse et de ses turpitudes. Sans oublier ses plaisirs, ses envies, ses émotions, ses joies, sa volonté, son empathie, qui ne sont pas l’apanage exclusif des moins de 60ans.
Leurs peaux se flétrissent, mais ils l’observent avec sagesse (pas trop) et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

En dessous, c’est un fantastique continent aux paysages divers à souhait, où la liberté a planté son drapeau, s’affranchissant de toute barrière inutile. Au diable les religions, les races, les politiques, l’argent, les « je n’ose pas », les « fais pas ci, fais pas ça », la vieillesse n’est pas le premier pied dans la tombe mais une réconciliation avec soi-même et la porte ouverte à ne plus hésiter à vivre pleinement.

Cette Amicale nous montre qu’on peut aimer la vie à tout âge, avec la certitude de ne jamais en finir avec elle. Délivré de cette pensée phagocytrice, on peut alors en profiter pleinement et simplement. Les vieillards fantastiques s’auto-analysent , non pas pour faire un constat en bonne et due forme, mais pour se tourner en dérision. Ils sont touchants et attachants.

Ce livre est une réflexion sur la vie tout simplement, une leçon de philosophie et d’humilité pour ceux qui se désolent de leur sort en voyant les années défiler. C’est une réconciliation avec notre immuable destin, celui de vieillir (quand on en a la chance, finalement…).

Et si vous voulez connaître l’identité du narrateur, lisez le livre jusqu’à la dernière page, elle vous réserve une dernière surprise …

Bertrand Peillard nous offre encore une fois, son écriture très personnelle, belle, riche et épicée, acérée parfois et poétique toujours, à la recherche du mot parfait pour exprimer ses idées.

J’exprime néanmoins un tout petit bémol à cette magnifique partition : elle est juste un chouia un petit peu trop longue…  

Je finirai en disant que ce livre est à lui seul le plus fantastique des champs lexicaux associé au mot «vieillir».  Chapeau bas !

Infos:

J’ai déjà écrit une petite chronique sur un autre livre de Bertrand Peillard: « Les réverbères jusqu’aux étoiles« . Ainsi, je vous invite à y faire un tour, pour découvrir – outre l’idée de lecture d’un autre excellent livre – les informations pour trouver ses livres.

Amazon: L’amicale des vieillards fantastiques 

Facebook: Bertrand Peillard

Son site internet: https://www.bertrandpeillard.com

 

Cet article a 2 commentaires

  1. bertrand PEILLARD

    merci Dominique pour ce retour de lecture. Ton regard aiguisé sur nos productions est toujours affuté. Merci

    1. Dominique Guenin

      Merci à toi Bertrand pour ces livres qui sont toujours des « high concept » pour moi et ton écriture est un plaisir sans cesse renouvelé. 🙂

Répondre à Dominique Guenin Annuler la réponse