Mots de l’auteur (extrait):
« La jeune femme ne le savait pas encore, mais elle était sa prochaine proie. De toutes ses autres victimes, aucune ne s’était jamais doutée de rien. Ce qu’il préférait, c’était l’instant où elles finissaient toutes par comprendre à qui elles avaient à faire. Ce soir là, à nouveau, il attendait la bonne occasion, le moment parfait pour agir et la punir. Cette chienne devait payer pour ce qu’elle lui avait fait, et c’était pour cette nuit. Qu’est-ce qu’elle croyait ? S’il était là, ce soir, c’était entièrement sa faute à elle, tout comme les précédentes. Elle l’aurait bien cherché, tiens, elle n’avait pas à l’humilier de la sorte. Elle l’avait ouvertement méprisé et elle allait le payer ».
… Froid dans le dos…
Résumé :
Elise Williams a été la victime du « violeur des balcons » quand elle à l’âge de 21 ans. Quinze ans plus tard, après avoir délaissé ses études d’enseignante pour celles de la police, elle se retrouve confrontée à de nouveaux viols qui portent la signature de son ancien bourreau. Elle mène l’enquête sans dévoiler sa propre implication passée mais avec une foi féroce en la vérité qu’elle veut faire éclater coûte que coûte, au détriment parfois de sa propre santé physique et psychique.
Mon avis :
Un thriller qui fait froid dans le dos. Le sujet part d’un fait divers réel qui s’est déroulé en Avignon, Sorgues et Aix en Provence entre 2013 et 2015.
Le parallèle s’arrête là. L’histoire racontée par Laurel Geiss est purement fictionnelle. Néanmoins, le développement qu’elle en fait est très « prenant » et bien ficelé. Une histoire dure, surtout lorsqu’on est une femme et qu’on s’identifie malgré nous aux victimes.
On avance avec Elise dans cette enquête à pas de loup, un chemin semé d’interrogations, de surprises et autres embûches de plus en plus inextricables.
Ce livre n’est pas un simple développement de recherches policières et confrontations d’indices, mais une puissante histoire psychologique où tous les protagonistes sont dépeints avec subtilité. Les personnages ont un profil qui vous parle avec simplicité, ils peuvent avoir été l’une de vos connaissances passées ou actuelles. L’amitié, l’amour, la peine, la rancœur, le doute, l’espoir, la haine aussi, tous les sentiments qui font que les êtres humains sont ce qu’ils sont, se retrouvent dans le récit et c’est ce qui le rend si « proche » de nous.
Mais le malaise s’insinue peu à peu, non pas celui du passé – qui ne s’effacera sans doute jamais – mais celui qui grignote le présent au fur et à mesure de l’enquête. Elise est si profondément investie qu’on en vient à se demander si c’était une bonne idée de la lui confier. Les découvertes puis les doutes s’enchaînent. On aimerait l’aider dans ses recherches parce que les actes de ce violeur des balcons sont insupportables.
Et puis l’angoisse monte encore d’un cran lorsqu’on entrevoit ce qu’Elise ne peut encore discerner. Comment lui crier la solution ?
Pour un premier roman, Laurel nous offre une belle réussite, un récit palpitant qui tient en haleine jusqu’au bout. Je me suis sentie impliquée dans cette enquête avec Elise grâce aussi à la sympathie que ses personnages ont provoquée en moi. Un style agréable à lire et une couverture en noir et blanc très bien choisie à mon avis. Je recommande vivement cet ouvrage.
Quelques infos :
Retrouver Laurel Geiss sur sa page Facebook
Et sur son site internet
Son deuxième ouvrage : « Tu as toujours été là »