Quelques lectures ciblées sur le monde de l’édition et j’ai commencé à comprendre ce que cette activité représentait à tous les niveaux.
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Pour apprendre ce qu’est la chaîne du livre, j’ai fait un bond dans le passé pour savoir comment était né le concept de l’édition (d’abord indissociable du métier de libraire avant de devenir une activité à part entière).Internet et les livres permettent de se renseigner sur beaucoup de choses.
Les métiers qui entourent celui de l’édition à proprement parlée sont très importants et nécessaires (correcteur, illustrateur, imprimeur, secrétaire d’édition, responsable éditorial etc…) et tout cela représente une « formidable machine » à éditer…
Il est intéressant également d’apprendre à connaître les grands groupes d’éditeurs qui ont vu le jour il y a de nombreuses années, parfois même dès la fin de la Révolution française et qui sont encore d’actualité…Il est tout aussi intéressant de voir comment cette profession a évolué depuis cette époque très élitiste jusqu’à nos jours.
On parle d’édition à compte d’éditeur…
et d’édition à compte d’auteur…
Comment s’y retrouver?
* Edition à compte d’éditeur:
Elle est la plus répandue : c’est une maison d’édition qui prend en charge votre ouvrage, s’occupe de toute la partie technique qui consiste à en faire un vrai livre physique et la partie marketing qui va vous faire connaître auprès du public par le biais de la diffusion. Cela s’appelle aussi la « chaîne du livre ». C’est une machinerie qui doit être bien huilée et, pour les maisons d’édition, c’est leur métier. Si la mécanique fonctionne bien, il y a des bénéfices et l’auteur profite au passage d’environ 8% sur le prix de vente du livre (l’éditeur ne touche environ que 10-12% et le reste, 80% a déjà été utilisé pour réaliser votre livre, le diffuser et le promouvoir). C’est bien peu, c’est vrai, mais l’avantage, pour l’auteur qui a cédé ses droits à l’éditeur est d’attendre que tout se fasse en croisant les bras (pas tout à fait, car l’auteur doit néanmoins se plier aux exigences de l’éditeur en participant aux diverses manifestations de promotion, normal …) et de toucher ses droits d’auteur lorsqu’ils arrivent quelques mois plus tard en espérant que la vente sera un succès.
* Edition à compte d’auteur:
Elle est souvent considérée comme une arnaque : une maison d’édition accepte tous les ouvrages qu’elle reçoit, vous répondant très vite d’ailleurs (au contraire d’une maison d’édition à compte d’éditeur qui met parfois six mois pour donner sa réponse), en vous promettant monts et merveilles pour votre livre qui sera superbement bien présenté et distribué. La seule chose que l’auteur a à faire est de lui fournir les fonds nécessaires à la réalisation de votre merveilleux ouvrage. Vous payez la mise en page, la création de la couverture, l’imprimerie, la publicité, la diffusion (lorsqu’elle existe, parce qu’il est souvent difficile de le vérifier)… Et pourtant, au final, vous payez tout et vous ne touchez même pas 100% sur les ventes, car cet éditeur prend tout de même son pourcentage, et c’est vous qui avez pris tous les risques, car, si votre livre ne se vend pas, vous aurez perdu votre argent!
Vous pouvez trouver de nombreux articles sur Internet vous parlant de ces deux aspects de l’édition.
Il en existe une troisième, qui semble en réel essor actuellement:
* L’auto-édition.
De prime abord, cette option parait incroyable. Il faut une sacrée dose d’orgueil pour imaginer s’engager dans une telle aventure! « Pour qui se prend-il celui-là ? Comme si c’était le prochain best-seller !».
Mais en y regardant mieux, cette idée n’est pas si loufoque que ça et c’est une véritable gageure : vous devez vous vendre vous-même avec vos propres arguments et votre propre sueur, mettre la main à la pâte de A à Z. Et c’est ce qui est fascinant, enrichissant et valorisant.
Votre histoire, vous l’avez écrite, elle est là, elle vous nargue, vous avez pris assez de temps pour vous dire qu’elle n’était peut-être pas intéressante, sans doute pas assez bien écrite. Mais, dès que vous vous penchez sur un extrait de chapitre, à la page 39 ou à la page 320, vous ressentez finalement ce petit chavirement de contentement qui vous pince le cœur… Et pourquoi cette sensation ne pourrait-elle pas être ressentie par des lecteurs que vous ne connaissez pas et qui se trouvent dans n’importe quel coin de France? Vous ne voulez pas être arnaqué et les maisons d’édition auxquelles vous avez envoyé votre ouvrage n’ont pas pris de temps de le lire et vous l’ont renvoyé avec la petite lettre typique ou l’ont détruit parce que vous avez oublié d’envoyer l’enveloppe timbrée pour le renvoi.
Alors, vous vous mettez à parcourir le Web à la recherche de « la »solution. Vous en avez entendu parlé, vaguement, de l’auto-édition, mais c’est une entité inconnue pour vous… Elle vous attire… Vous lisez des témoignages d’auteurs auto-édités qui ont « réussi » et vous vous surprenez à penser que ce n’est pas si fou que ça : vous pourrez toujours commencer « petit », pour voir ce que vous valez … En plus, avec les nouvelles technologies (l’imprimerie numérique est moins onéreuse que l’imprimerie Offset, la diffusion e.book sur le web ne coute pas grand-chose), vos pensées s’éclairent, le flou se dissipe, et peu à peu les étapes se concrétisent dans votre tête :
« Je vais faire une relecture très poussée de mon texte, relire et relire pour corriger, corriger jusqu’à la meilleure version possible. Dans le même temps, je cours prospecter les meilleurs devis d’impression (il est bon d’avoir une petite centaine d’ouvrages écrits pour commencer, tenir mon livre entre les mains et le montrer à mon entourage, ça donne du courage), je discute un peu les prix (c’est toujours possible de faire jouer la concurrence pour faire baisser les prix) et je prends ma décision sur une imprimerie. Je sais déjà que je mettrai aussi mon livre en format e.book sur des plateformes en ligne (il y a un pourcentage qui revient à la plateforme mais mon bénéfice est tout de même conséquent) et que les librairies que je fréquente habituellement accepteront de prendre quelques livres en dépôt-vente. Reste à créer un site perso, à faire un peu de promo, à chercher comment intégrer des salons du livre, à obtenir un petit article dans un quotidien ou autre…
… et ne pas oublier d’être mon meilleur comptable pour ne pas me mettre sur la paille et faire plutôt des bénéfices pour espérer sortir d’ici peu mon prochain bouquin…auto-édité…
Voilà, j’ai décidé de mon sort :
je me lance dans cette aventure de l’auto-édition.
J’ai trouvé un excellent premier livre de chevet, pour m’aider dans toutes les étapes:
« J’ose éditer mon livre (réussir son livre de l’écriture à la vente)»
de Lorenzo Soccavo, aux Editions Entrecom (2004)
Il est peut-être un peu ancien mais encore dans le vent. Je dis « ancien » parce chaque chapitre conseille des liens vers des sites internet qui, parfois, n’existent plus malheureusement. Mais le principal y est et tout y est très intéressant.
1°) LA RELECTURE
C’est une étape très importante et qu’il ne faut pas laisser au hasard. Il est toujours possible de faire appel à un spécialiste, « un correcteur » qui vous fera certainement un travail minutieux mais cela représente un coût non négligeable. Personnellement, pour mon premier ouvrage, je me suis donné pour ligne de conduite de ne dépenser « que pour ce que je n’étais pas du tout capable de faire ».
Alors, je me suis mise à la tâche : la relecture… ou plutôt les relectures. En effet, en une fois, il n’est pas possible de « tout » voir. Je me suis organisée pour effectuer mes relectures suivant un ordre :
4 relectures : les fautes d’orthographes « grosses comme une maison » et les fautes de frappes évidentes. les tournures de phrases un peu lourdes et les phrases complètement inutiles pour le récit (j’ai même remanié quelques paragraphes pour la fluidité du récit). Re-fautes d’orthographes plus fines et re-fautes de frappe (oubli de point, de majuscule, d’espace entre deux mots, inversion de lettres, accords de participes passés —importants et rebelles parfois— etc…) Aération des paragraphes, gestion des dialogues avec bon positionnement des tirets etc…, contrôle des chapitres (les n° se suivent tous… eh oui, je me suis rendue compte que j’avais un chapitre 7 et un chapitre 9 et pas de 8 ! Ça arrive!).
Dernière relecture : contrôle des mises en pages (il faut savoir que chaque chapitre doit démarrer sur une page impaire… alors il faut ajouter une page blanche dans le cas où un chapitre tomberait normalement sur une page paire…). Calcul total du nombre de pages : il faut penser aux pages avant le texte (une page blanche, une page de titre avec nom de l’auteur, une autre page blanche sur laquelle figure en bas le copyright et le n° ISBN , une autre page éventuelle pour les dédicaces (les auteurs en font souvent, moi j’ai voulu le dédicacer à ma maman, puis à mes deux amies d’enfance qui me soutiennent depuis plus de 35 ans, à mes enfants et enfin à mes futurs lecteurs), puis enfin le texte commence sur une page impaire (en fait la page 5 ou 7 selon ce qu’on a fait avant), et il faut penser à une page blanche en fin de livre, pour que l’imprimeur y note ses coordonnées et la fin d’impression et le dépôt légal.
Et il ne faut pas oublier : le nombre de pages final doit être un multiple de 4 pour les imprimeurs. Alors, à la calculatrice. S’il manque une ou deux pages, il faut en rajouter des blanches, c’est le mieux.
Et une relecture supplémentaire : pour une vue d’ensemble « définitive »
Je parle de ces relectures, mais il est évident que j’ai du relire mon livre une bonne vingtaine de fois en tout… fastidieux, mais vraiment nécessaire.
2°) LA PROTECTION DE L’OEUVRE
Tout d’abord, lorsque l’on édite un ouvrage (que l’on soit une maison d’édition ou un auteur auto-édité), il faut protéger son œuvre afin de ne pas risquer d’être plagié et de pouvoir justifier pleinement de nos droits d’auteurs.
Pour se faire, il existe plusieurs possibilités : la plus connue est la SGDL (Société des Gens de Lettres) à qui vous envoyez votre ouvrage papier.
Mais, il existe aussi des sociétés de protection via Internet, tout aussi sécurisées. Je ne peux que vous conseiller de choisir une société française, car on trouve de tout sur le net. Une fois cela réalisé, vous pourrez inscrire la référence du Copyright sur votre ouvrage final.
Une autre démarche importante pour tout auteur est de posséder des numéros d’ISBN pour ses ouvrages. On les demande à l’AFNIL. C’est une société qui vous reconnait « éditeur » (un auteur auto-édité est l’éditeur de ses propres écrits) en vous octroyant un « numéro d’éditeur » à 11 chiffres et qui va déterminer ensuite les numéros d’ISBN pour chacun de vos ouvrages édités (2 chiffres supplémentaires mais différents pour chaque écrit). La demande peut se faire via internet. Il suffit de télécharger le document « demande de n° ISBN pour un auteur auto-édité » (ce document est différent de celui des maisons d’édition, ne vous trompez pas). Un conseil: ne demandez pas un seul n° ISBN. A la question : « combien d’ouvrages comptez-vous publier par an? », répondez au minimun 5 ou plus. En effet, pour un ouvrage, vous utiliserez plusieurs n° ISBN (1 pour la version papier, 1 pour la version e.book si vous avez l’intention de le diffuser également sur ce support). Et, si vous comptez écrire votre prochain ouvrage dans l’année, vous aurez donc déjà besoin de 4 n° ISBN différents… Vous comprenez.
Au moment où j’ai demandé ma première liste de n°ISBN, la démarche était gratuite. Désormais, elle est payante pour la première demande. Les renouvellements sont gratuits.
3° ) RECHERCHE DE DEVIS IMPRIMEUR
Cette étape a finalement été assez rapide : j’ai contacté huit imprimeries (dans ma ville et sur internet). J’ai fait la même demande à tous : 100 exemplaires d’un livre de 420 pages, noir et blanc, en format A5, avec couverture en quadrichromie fournie par mes soins, en papier standard 80gr…
J’ai eu des réponses qui m’ont abasourdie: les prix se sont étalés du simple au triple !!! Impressionnant!
Alors, j’ai sélectionné les deux tarifs les plus compétitifs (un près de chez moi, et un sur internet se trouvant à six cents kms): le premier imprimeur m’a fait une proposition intéressante, avec une remise exceptionnelle pour « nouveau client ». Le second imprimeur avait un tarif encore plus bas. Ma décision allait être prise, c’est alors que la première m’a fait une proposition encore plus basse. Je ne pouvais que me rendre à l’évidence, la première imprimerie faisait vraiment des efforts et le contact téléphonique était vraiment sympathique.
Non non… je ne vous dirai pas combien … C’est à vous de faire vos recherches personnelles pour votre propre auto-édition.
4° ) ET ENSUITE
Mais j’ai encore beaucoup d’autres choses à penser… comme la création d’un site internet pour parler de mon activité d’auteur et mettre en place une « boutique » peut-être ; me rendre visible sur les réseaux sociaux, en créant une page « auteur » mais aussi en rejoignant des « groupes » dédiés à l’écriture, la lecture, etc… afin de me connecter à la « vie écrivaine », rencontrer d’autres auteurs auto-édités et connaître leur propre cheminement, contacter des chroniqueurs pour offrir de lire mon ouvrage et le chroniquer, des blogueurs (il y a beaucoup de « lecteurs pro » qui aiment parler de ce qu’ils lisent et pourraient parler de mon livre)…
La promotion et la diffusion sont des tâches très rudes pour l’auteur auto-édité. Ces deux aspects de l’édition sont les plus onéreux. Etre le poulain d’une maison d’édition est certes plus aisé que de devoir s’en occuper soi-même. Je ne suis qu’au début de l’aventure et je sais que je m’engage sur un terrain qui ne sera pas de tout repos…